Assises Nationales de l'éthique du Numérique
La première édition des Assises Nationales de l'Ethique du Numérique s'est tenue les 10 et 11 avril à Nevers. L'événement était centré sur l'éthique des systèmes d'intelligence artificielle et j'ai eu le privilège d'être convié à la table ronde – "L’IA au service de la transparence de la gestion publique ?" aux côtés de Denis Thuriot et Pierre Bordais qui remplaçait Karine Favro.
Voici un résumé des idées que j'ai présentées :
1/ Une technologie opaque… au service de la transparence ?
Paradoxalement, malgré le manque de lisibilité de certains modèles, l’IA peut contribuer à rendre l’action publique plus transparente. On peut citer des initiatives comme Ma Région près de chez moi, l’assistant virtuel Albert, ou encore des outils d’IA de fact-checking des politiques publiques. L’IA peut également être mobilisée pour améliorer la communication des institutions.
2/ De quelle
échelle de service public parle-t-on ?
En Bourgogne-Franche-Comté, la
médiane est de 357 habitants par commune. Comment imaginer que ces
petites collectivités puissent s’emparer seules de ces technologies ? Il
est donc crucial de penser des mécanismes de mutualisation, afin de ne
pas creuser davantage la fracture territoriale entre grandes métropoles
et petites communes.
3/ Quelles sont les conditions de la transparence ?
La loi exige de l'administration qu'elle fournisse des informations claires et que les algorithmes soient auditables et explicables. Ce point pose problème car les algorithmes daisant appel à du deep learning sont par nature opaques, point que je me suis attelé à prouver avec un exemple.
4/ Quelle transparence pour le travail hybride humain-machine ?
Des exemples
concrets montrent que l’IA s’intègre déjà dans la production de contenus
publics : le Sénat, par exemple, a eu recours à des outils d’IA pour
rédiger un rapport d’information. Par ailleurs, l’affaire du livre
Hypnocratie illustre les dérives possibles : ce faux essai d’un prétendu
philosophe chinois, Jianwei Xun – en réalité une création d’un
essayiste italien assisté par deux IA – a trompé la communauté
académique. Cette anecdote interroge notre rapport à l’expertise, à
l’auteur, et à la vérification des sources dans un monde où humains et
machines co-produisent de plus en plus de contenus.


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Si on veut garder la maîtrise et être créatifs, on ne peut pas faire l'économie d'une réflexion en amont avant de questionner l'IA. Sinon, on sera dirigés par elle. Lors du défi sans IA on échangeait plus entre nous. Dès qu'on peut utiliser l'IA chacun regarde de son côté. Son utilisation nous fait perdre en intelligence collective
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